biographie

Etant enfant je déchirais de photos de magazines pour en faire des collages. Je me plongeais tellement dans cette activité ,que j’en oubliais le monde autour de moi. C’est seulement a l’âge de 24 ans que je commençai à prendre des photos moi-même. Et c’est là que j’ai découvert ma passion pour la photo en faisant mon premier autoportrait. Depuis lors, ce sentiment n’a pas diminué: j’essaie de traduire des sentiments en images photographiques.

Dans les autoportraits, il ne s'agit pas de me représenter de manière à être reconnaisable, mais de communiquer un sentiment particulier qui a trait à l'angoisse, la solitude ou la détresse. Souvent je me laisse inspirer par un vêtement ou un objet trouvé. Je m'organise sur-le-champ, c'est-à-dire: je ne prépare pas trop les choses d'avance, pour donner libre cours à ma fantaisie, basée sur l'intuition. C'est pourquoi je ne me sers jamais de miroir. Cette approche intuitive me plaît beaucoup. Ces autoportraits courent comme "un fil conducteur" à travers ma vie.

De plus, je prends des femmes en photo. Je rencontre mes modèles dans la rue ou dans la vie nocturne. Je me sens attirée par elles à cause de leur forte personnalité. Une fois dans le studio, cela dépend de l'interaction entre elle et moi. Il faut s'habituer l'un à l'autre, mais je sens assez vite s'il y a suffisamment de tension, pour faire réussir la session photographique. Stimulée par des accessoires, le modèle et la lumière, les meilleurs idées me viennent en prenant les photos. C'est un peu comme un coup de foudre: je mets mon modèle sur un piédestal. Une fois la session terminée, ce sentiment "magique" s'évade, s'évanouit et j'éspère l'avoir capté en photo.

Je n'exclus pas pour autant les hommes, mais je ressens plus souvent une complicité avec des femmes.

Travailler dans le studio offre des possibilités inépuisables d'experimenter avec la lumière artificielle, mais j'aime autant travailler à l'extérieur avec la lumière du jour, ou chez moi, dans l'intimité. Quelle que soit la lumière dont je me sers, j'essaie d'obtenir un résultat naturel. C'est pourquoi je fais des tirages du négatif entier.

Puisque le papier et les films s' épuisent, je m'oriente petit à petit vers le numérique. Néanmoins c'est un grand changement; ne plus faire des tirages dans la chambre noire soi-même, c'est étrange, car c'est une partie importante du travail du photographe. Le confier à quelqu'un d'autre n'est pas évident. La personne doit bien comprendre et ressentir tes photos pour en tirer une bonne épreuve. Je prends le temps de m'habituer à ce nouveau processus, c'est pourquoi je travaille aussi bien l' analoque que le numérique. J'aime avoir le choix, car chaque méthode a ses avantages.

Les autoportraits peuvent faire face aux portraits de femmes, c'est pourquoi ils sont représentés tous les deux dans une même exposition. Après un séjour de 6 ans à Bruxelles et des études de langue française, mon affinité avec le français est grande: cette affinité s'exprime par le choix que j'ai fait de donner des titres français à mes photos.

Vu que je suis un grand amateur de cinéma, l'idée m'est venue d'écrire une histoire et de la filmer. Mon modèle préféré et ses photos y jouent le rôle principale. Ce film a tourné dans des musées et instituts. Cette expérience est un encouragement pour poursuivre l'aventure. J'ai quelques court-métrages qui attendent d'être montés. J'essaie de filmer d'une manière brève et concise, comparable à la manière dont je prends mes photos.

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